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Comment cultiver le vivier d’optimisme des entrepreneurs de l’environnement ?

par | 13 Mai 2012

entrepreneurs,environnement,crise écologique,crise économique,élections,fiscalité,réformes,barrières administrativesLa crise économique et écologique sans précédent que traverse la France comme le reste de l’Europe et même du monde n’est pas conjoncturelle mais bel et bien structurelle, ou systémique.

Pourtant, en dépit de ces circonstances, un constat s’impose : il existe un vivier d’optimisme du côté des entrepreneurs des secteurs de l’environnement – tant privés que publics – qui ne se résignent pas.

En la matière, l’innovation est réellement partout : recyclage des déchets et transformation en matières premières secondaires ; compensation de l’atteinte à la biodiversité lors de l’implantation d’équipements d’infrastructure, optimisation de l’exploitation des nouvelles sources de production d’énergie renouvelable …

Les métiers de l’environnement – au service de la nature et de l’homme – ne sont pas tout à fait des activités comme les autres. Ils impliquent notamment un effort massif d’explication et de synthèse, à même de faire accepter les enjeux de la nouvelle économie à l’ensemble de ses acteurs (entrepreneurs, administrations, collectivités, associations) et de vaincre les syndromes de type NIMBY.

D’un autre côté, l’expérience pratique de l’avocat spécialisé dans l’accompagnement et la sécurité juridique des projets ayant une incidence sur l’environnement, conduit à constater, au-delà des intérêts personnels, que certaines barrières administratives, parfois involontaires, empêchent d’exploiter le maximum du potentiel de cette nouvelle économie.

En cette période post-électorale, formulons le vœu que les moteurs de l’économie puissent réellement progresser au moyen de quelques idées simples. Des exemples  pratiques pour l’illustrer ?

– Une fiscalité environnementale vertueuse ne doit pas pénaliser les procédés innovants mais les soutenir ;

– La promotion du développement durable (énergies renouvelables, recyclage) mérite mieux qu’une accumulation de conditions administratives préalables, combinée avec une réelle fragilité juridique[1] ;

L’une des façons d’y parvenir serait de soumettre l’ensemble des nouveaux dispositifs réglementaires (planification, procédure d’octroi des autorisations administratives, modalités tarifaires) à un véritable audit pluridisciplinaire, en amont, de façon à détecter les éventuelles fragilités juridiques, les obstacles mais aussi les effets d’aubaine.

C’est à cette ambition que doivent aspirer les acteurs du droit de l’environnement, et notamment les avocats et juristes spécialisés, faute de quoi les entrepreneurs de l’environnement pourraient un jour se décourager.



[1] Les exemples ne manquent pas ainsi que l’a récemment dénoncé le SER. On peut l’illustrer avec le cas des difficultés d’implantation outre mer du modèle unique d’éoliennes basculantes de la société française Vergnet, résistant aux cyclones qui ont notamment pour origine des contradictions juridiques importantes en la loi littorale et le Grenelle de l’environnement (Les Echos, lundi 30 mai 2012).

Save the date – Conférence du CEREMA : « Économie circulaire dans le BTP »

Save the date – Conférence du CEREMA : « Économie circulaire dans le BTP »

Le Département Infrastructures et Matériaux du Cerema Méditerranée organise une Conférence Technique Territoriale le 12 octobre 2023 :

« Economie circulaire dans le BTP : développements et perspectives sur notre territoire« .

Maitre Rosalie Amabile, responsable du bureau de Marseille du cabinet Altes, y interviendra sur le thème du « Cadre juridique de l’économie circulaire : commande publique et BTP »

Le nombre de places est limité et la conférence aura lieu uniquement en présentiel sur le site d’Aix-en-Provence.

Les inscriptions sont obligatoires et se font par internet via ce lien.

Save the date – Colloque « Eau » du Club des avocats environnementalistes

Save the date – Colloque « Eau » du Club des avocats environnementalistes

Le Club des avocats environnementalistes (CDAE) organise son prochain colloque à la Maison des Avocats le jeudi 28 septembre 2023, autour de la très importante et actuelle thématique de l’eau.

L’eau : entre protection de la ressource et conflits d’usages.

A cette occasion, notre associé Carl Enckell interviendra tout particulièrement sur le sujet de la « Circularité de l’eau : freins et leviers de la réglementation ».

Inondations : l’État a exagéré les risques (jurisprudence cabinet)

Inondations : l’État a exagéré les risques (jurisprudence cabinet)

Par un jugement du 27 juin 2023, le tribunal administratif de Montpellier a annulé l’arrêté du préfet des Pyrénées-Orientales du 27 juillet 2021 rendant immédiatement opposables certaines prescriptions du projet de Plan de prévention des risques inondation (PPRi) (art. L. 562-2 et R. 562-2 code env.).

I. Contexte

Un PPRi vise à délimiter les zones exposées au risque d’inondation et réglementer l’urbanisation (permis de construire, usage des bâtiments en zone inondable…) (art. L. 562-1 code env.). Selon le niveau de risque, les constructions, ouvrages, aménagements ou exploitations sont interdits, encadrés ou autorisés.

Le risque peut notamment être lié aux aléas de submersion de cours d’eau et de submersion marine. Ces aléas – de modérés à très forts – sont modélisés selon la hauteur de l’eau ainsi que sa dynamique (rythme d’écoulement et vitesse de montée en cas d’inondation).

La qualification des risques par les services de l’État ayant des conséquences directes sur les droits à construire, des documents méthodologiques de référence ont été élaborés pour garantir son homogénéité sur l’ensemble du territoire (par ex., circulaire du 27 juillet 2011, guide méthodologique de mai 2014). Depuis un décret de 5 juillet 2019 relatif aux « plans de prévention des risques concernant les aléas débordement de cours d’eau et submersion marine », ces recommandations ont une valeur réglementaire.

II. Motifs d’annulation : des risques d’inondation surévalués

En l’espèce, le juge a constaté que la qualification des aléas de débordement de cours d’eau et de submersion marine par les services de l’État excédait les critères prévus par les différents documents de référence précités, ce dont il déduit l’illégalité de l’arrêté rendant ces prescriptions opposables immédiatement.

S’agissant de l’aléa de submersion marine, le juge relève que le rapport de présentation du PPRi n’évoque pas la prise en compte de la dynamique de l’eau (un des critères à prendre en compte avec la hauteur de l’eau). S’agissant de l’aléa de submersion de cours d’eau, le dossier du projet de PPRi ne démontre pas une vitesse de montée des eaux dont il résulterait une dynamique forte (vitesse d’écoulement dépassant rarement 0.50 m/ s).

La cartographie résultant de l’évaluation des aléas étant irrégulière, les projets de constructions situés sur la commune du Barcarès (Pyrénées-Orientales) restent donc soumis à la cartographie précédente des risques (dernier plan approuvé).

Source : TA Montpellier, 5ème chambre, 27 juin 2023 – n° 2106773

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